La Nature

 GUARA. GUIDE DE LA NATURE. 

 LA NATURE PROTÉGÉE 

 Chers amis, vous qui venez à la Sierra de Guara, vous allez vivre et ressentir une expérience extraordinaire, puisque vous arrivez dans un espace privilégié par la nature, la roche et l’eau. Son territoire étendu est reconnu par des organes de protection autant sur un point de vue national qu’international, mettant l’accent sur des paysages et des écosystèmes précieux, uniques et spéctaculaires. Des formations géologiques singulières, fleuves et falaises, espèces de flore exclusives, forêt et arbres exceptionnels, grande richessse ornithologique et un paysage humain laissant un patrimoine particulier ( y compris des traces des premiers pas de l’humanité), convertissent cette espace en un des plus admirés et désirés du sud de l’Europe. 

 Guara est située au bord méridional des Pyrénées dans les dites sierras pré-pyrénéennes du Haut Aragón. Elle se trouve au centre de la province de Huesca, à cheval entre quatres régions qui se réjouissent de pouvoir offrir ses ressources afin d’en faire profiter les visiteurs: 

 Ici, dans le Parque Natural de la Sierra y Cañones de Guara. Gobierno de Aragón (aragon.es)  vous pouvez consulter toute l’information générale dont vous avez besoin, tout comme vous pouvez le faire dans les centres d’interprétations existants ( Bierge, Arguis et Santa Cilia). Vous pouvez également connaitre l’existence d’un Patronat ou conseil et de toute une série d’instruments de gestion servant à garantir la conservation et l’aménagement des ressources naturelles de Guara, mais aussi permettant de promouvoir un développement durable des villages et de leurs habitants. 

 Ce fût à partir des années 70 du 20ème siècle, lorsque l’affluence croissante de visiteurs à la Sierra de Guara – pas toujours très respectueux envers la nature sauvage- a tiré la sonnette d’alarme afin de solliciter sa préservation, conduisant ainsi à la fin des années 80, à l’élaboration d’un parc naturel, qui, finalement, sera déclaré espace protégé en 1990: le Parc Naturel de la Sierra et Canyons de Guara. Il s’agit de l’Espace Naturel Protégé ayant la plus grande superficie d’Aragón, étendu sur 47453 hectares auxquels se rajoutent 33286 hectares de zone périphérique protégée. Il est beaucoup plus étendu que d’autres emblèmes de la nature aragonaise tels que Ordesa et Monte Perdido, Posets-Maladeta ou le Moncayo. 

 Son appartenance à l’Espagne et à l’Union Européenne engendre des conditions et des responsabilités en matière de conservation. Les grandes valeurs de la Sierra de Guara entrainent son intégration dans un grand réseau de préservation d’espaces naturels et d’espèces d’Europe, le Réseau Natura 2000, auquel s’ajoutent: la Zone de Protection Spéciale pour les oiseaux (ZEPA) dans le cadre de la Directive communautaire des oiseaux et Lieu D’Importance Communautaire (LIC) dans le cadre de la Directive Habitats http://www.aragon.es/-/red-natura-2000. En 2021, les Plans de Gestion de ces figures viennent d’être approuvés convertissant à Guara en Zone de Conservation Spéciale (ZEC), toute une référence européenne. 

De nombreuses récompenses internationales viennent s’ajouter au vaste curriculum de la sierra puisque le Géoparc Sobrarbe-Pirineos / Parc Géologique des Pyrénées (geoparquepirineos.com), une des figures de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), reconnait l’extraordinaire patrimoine géologique du secteur de la Sierra de Guara situé dans les frontières méridionales de la région de Sobrarbe. Comme vous pourrez le constater tout au long et tout au large de la sierra, la figure de géoparc s’intègre à la perfection dans l’essence de Guara, une grande structure de roches sur laquelle se sont formés ses canyons renommés. 

GUARA. SIERRAS, CANYONS ET MALLOS 

Le Parc Naturel porte le nom de Guara, un alignement montagneux de 15 km de longueur qui se prolonge en direction ouest-est, entre les fleuves Guatizalema et Alcanadre. c’est ici que se trouve le sommet le plus élevé de la sierra, le tozal de Guara (2077). En encerclant Guara, mais en prenant la direction nord-sud, se trouvent les sierras de la Gabardiella, Arangol, Balcez et Sebil, avec 1500-1600 mts d’altitude et faisant également partie du parc. 

L’ensemble de la Sierra de Guara est un grand massif calcaire, dans lequel nous découvrirons ses pierres de calcaire d’origine marine -pliées il y a 65 millions d’années pendant l’orogenèse alpine et façonnées par des procédés karstiques- et, à ses pieds, de gigantesques accumulations de conglomérats sur lesquels se sont scultés les si caractéristiques mallos. Comme s’il s’agissait d’une muraille, les mallos défendent le sud de la sierra dans la transition vers la Hoya de Huesca et le Somontano. Qui ne s’est pas senti attiré par les abismes des mallos du Salto de Roldán, San Martín de la Bal d’Onsera, Vadiello ou du pont des Gargantas entre Colungo et Asque? 

Les pliures et les fossiles de calcaire, le karst -avec ses champs de dolines, gouffres, lapiazés, grottes et sources-, ou bien les rochers verticaux de conglomérats, font partis, entre autres, des Lieux d’Intérêt Géologique catalogués par le Gouvernement d’Aragón. Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger ses fiches sur  http://www.boa.aragon.es/cgi-bin/EBOA/BRSCGI?CMD=VEROBJ&MLKOB=879288021515

Toutefois, sans aucun doute, cette géologie privilégiée a pour acteur principal l’érosion fluviale. Les fleuves et les falaises de Guara traversent les reliefs de calcaire et conglomérats, comme s’il s’agissait d’un couteau coupant une brique de beurre, les obligeant à perforer les profonds canyons qui ont donnés sa renommée internationale à Guara et à ses grandes descentes sportives. Dans le monde du canyoning, très peu de personnes n’ont pas entendu parler des canyons suivants: 

  • Fleuve Flumen: Palomeras, aux pieds du Saut de Roldán + son affluent de San Martín de la Bal d’Onsera. 
  • Fleuve Guatizalema: détrois du Palomar, sous les eaux du bassin de Vadiello + affluents tels que Lazas, San Chinés, Isarre… 
  • Fleuve Formiga: partie supérieure et le détroit Gorgonchón. 
  • Fleuve Alcanadre: Gorges Noires, Barrasil et les Peoneras + son principal affluent, Mascún et ses affuents (Raisén, Otín, La Virgen…) 
  • Fleuve Isuala de Balcez: partie supérieure, Oscuros et détroits + affluents (Alborzeral, Cautiecho..) 
  • Fleuve Vero: sa série de gorges enchainées depuis les Oscuros jusqu’à Villacantal et l’affluent Fornocal. 

Canyoning / Association des entreprises de la Sierra de Guara 

La qualité de l’eau des fleuves de Guara, mais aussi celle des eaux souterraines circulant par les pierres calcaires formant des sources, apparaissent dans l’inventaire des centres d’intérêt fluvial  https://www.aragon.es/-/puntos-fluviales-singulares oú vous trouverez le barranco de la Pillera de Nocito, le fleuve Alcanadre ( source et détroit de Tamara), le fleuve et source de Mascún et le Vero entre le pont de Villacantal et le canyon de la Fuente. Le fleuve Isuala de Balcez, depuis sa naissance jusqu’à son embouchure dans le fleuve Alcanadre est considéré comme Réserve Naturelle Fluviale. 

https://www.miteco.gob.es/es/agua/temas/delimitacion-y-restauracion-del-dominio-publico-hidraulico/Catalogo-Nacional-de-Reservas-Hidrologicas/informacion/ebro/rio-isuala/default.aspx#prettyPhoto

Vous pouvez trouver plus d’informations sur les formations rocheuses et les paysages du pré- Pyrénées en général, plus particulièrement sur le Parc Naturel sur: 

https://www.prepyr365.com/es/rutas/naturaleza/geologicas-y-paisajes.html

LA FAUNE ET LA FLORE. EXCLUSIVITÉ ET FRONTIÈRE ENVIRONNEMENTALE 

Guara est formé par un territoire brisé et complexe. C’est pour cela, ajoutant également le fait d’être situé dans une zone de croisement climatique -frontière entre les endroits les plus frais et humides du nord et les plus chauds et secs du sud-, qu’il y a une différence très prononcée entre les versants du nord et du sud de la sierra. Ce phénomène permet l’existence d’une grande variété d’espèces de la faune et de la flore, quelques unes dans la limite de leur distribution pyrénéenne. 

Bien que la majeure partie de Guara se trouve dans un espace méditérranéen, 13,2% de sa superficie se trouve dans des espaces alpins, de haute montagne, tel que nous pouvons l’observer sur le principal sommet de la sierra et sur sa partie nord, oú résistent des exemplaires de pin noir, hêtres et sapins sur la partie la plus méridionale des Pyrénées, comme s’il s’agissait d’une fenêtre d’Ordesa. Les pinèdes de pin sylvestre (laricio) et de pin royo, sont dans la majorité des cas issues des reboisements du XX ème siècle, mais elles étaient déjà présentes de manière naturelle dans certaines zones ombragées de la sierra, toujours accompagnées par du buis

Mais les forêts de Guara les plus habituelles sont de nature méditérranéenne, formées par des chênes et des chênes verts, qui, jusqu’au milieu du XIXème siècle recouvraient une grande partie de ses collines. aujourd’hui, de ces chênes, il reste quelques bosquets ainsi que de magnifiques exemplaires tels que ceux de San Urbez de Nocito, Otín et Bagüeste. Les chênes verts ont souffert d’une exploitation intense ( coupes, charbon et défrichement) provoquant la disparition d’importantes extensions, étant remplacés par des chênes kermès ou des genévriers. Quelques chênes verts monumentaux sont arrivés jusqu’à nous , tel que la carrasca millénaire de Lecina, inscrite dans l’Inventaire des arbres particuliers https://www.aragon.es/-/arboles-y-arboledas-singulares, également élue l’Arbre Européen de l’année 2021. Pour en savoir plus sur ces arbres et sur d’autres géants, vous pouvez également visiter la page suivante: http://radiquero.com/arboles/ 

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Chêne vert millénaire de Lecina 

Abritées entres les chênes des conglomérats du sud de la sierra, on trouve une variété inimaginable de plantes, telles que les labernagos, lauriers-tin, térébinthes ou arbousiers, arbustes évoquant les anciennes forêts laurisilvas tropicales qui recouvraient Guara il y a des millions d’années. Cependant, 50% de la superficie du Parc est occupée par des buissons, surtout au dessus de la forêt, sur les crêtes culminantes exposées au vent, même aux neiges éternelles. C’est le royaume des genêts, une plante rembourrée et épineuse qui, lorsqu’elle fleurit en juin, teint le Parc d’une couleur jaune. 

Dans les escarpements rocheux de mallos et dans les canyons se trouvent des plantes très spécialisées, adaptées à la verticalité et aux conditions extrêmes, telles que la couronne de roi et l’oreille d’ours, et d’autres plantes exclusives de la sierra, comme la belle Petropcoptis guarensis décorant avec ses fleurs rosées au printemps les parois de calcaire des canyons de Alcanadre et Vero. 

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Couronne de Roi 

En ce qui concerne la faune -l’ornithologie et l’observation des oiseaux sont présentés dans une autre section sur notre page Web LINK-, la Sierra de Guara sert de refuge à une grande quantité d’animaux. Entre les mammifères, nous pouvons mentionner le sanglier et le chevreuil de plus en plus présent, qui trouvent refuge dans les endroits épais des forêts du Parc. Les populations de chèvres sauvages ont subi une croissance inhabituelle. Il ne manque pas non plus le renard, la fouine, le chat sauvage, la belette, le blaireau et, dans les fleuves d’eaux propres, la loutre. Les creux des grottes et des gouffres servent également de refuge à plusieurs espèces de chauve-souris menacées. Quelques toponymes nous rappellent la présence de grands mammifères dans des époques lointaines: la Bal d’Onsera ou le Ballon de la Lupera certifient que des ours et des loups fûrent des habitants de la sierra. 

Le barbe, la truite, le bermejuela et la couleuvre d’eau sont les principaux habitants des fleuves, avec le crabe autochtone, en voie de disparition -il existe un Plan de Récupération afin d’améliorer ses populations-, sans oublier le triton pyrénéen ou guardafuens, curieux amphibien exclusif des Pyrénées, se trouvant dans sa limite sud de distribution. D’autres endroits humides abritent la grenouille, le crapaud commun, crapaud calamite ou les très rares peits crapauds tachetés ou petites grenouilles de San Antonio, mais également des reptiles très rares telle que la couleuvre d’Esculapio, présente dans quelques hêtres du Parc. Afin de complèter cette liste, nous citerons quelques invertébrés de grande valeur et vulnérables à l’altération de l’habitat, concrètement les coléoptères tels que la rosalia alpine (hêtres) ou le cerf volant et le grand capricorne (chênaies), ou bien le papillon Erebia lefebvrei abosi, découvert en 2017 et exclusif de Guara. 

Pour plus d’informations sur les paysages géobotaniques et la biodiversité botanique du pré-Pyrénée aragonais en général, ainsi que du Parc Naturel en particulier, veuillez consulter: 

https://www.prepyr365.com/es/rutas/naturaleza/geobotanicas.html et https://www.prepyr365.com/es/rutas/naturaleza/botanicas.html